Le henné : entre rituels ancestraux, art esthétique et transmission culturelle

Inscrit en 2024 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO, le henné est bien plus qu’un simple cosmétique : c’est un symbole vivant de tradition, de beauté, de spiritualité et de lien social dans de nombreuses cultures à travers le monde. Originaire des régions chaudes, le henné provient d’un arbre à feuilles caduques, dont les feuilles, sacrées pour de nombreuses communautés d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, sont récoltées deux fois par an, séchées, puis réduites en poudre fine pour former une pâte aux multiples usages. Un art vivant dans plusieurs pays du monde arabe Le henné est profondément enraciné dans les pratiques sociales et culturelles de nombreux pays, notamment :Émirats arabes unis, Algérie, Bahreïn, Égypte, Iraq, Jordanie, Koweït, Mauritanie, Maroc, Oman, État de Palestine, Qatar, Arabie saoudite, Soudan, Tunisie et Yémen. Dans ces régions, le henné est utilisé pour célébrer les naissances, mariages, fêtes religieuses ou sociales, et marque des étapes importantes de la vie. Les femmes, mais aussi parfois les hommes, l’appliquent sur les mains, les pieds, les cheveux ou les ongles. Chaque motif, chaque geste, raconte une histoire, une tradition, une bénédiction. Au-delà de son aspect ornemental, le henné a également des vertus médicinales : ses feuilles et sa pâte sont utilisées dans la médecine traditionnelle pour traiter certaines affections cutanées ou pour leurs effets rafraîchissants. Un savoir-faire transmis de génération en génération La préparation du henné varie selon les pays et les occasions. Chaque communauté développe ses propres recettes, utilisant parfois des plantes, des huiles ou des épices pour enrichir la pâte. Son application est souvent accompagnée de chants, de poèmes, de proverbes, renforçant le caractère collectif et festif du rituel. La transmission de ces savoirs se fait encore aujourd’hui au sein des familles, entre générations, mais aussi par le biais d’écoles, d’associations, de centres culturels ou de médias. C’est un patrimoine vivant, évolutif, mais toujours ancré dans la mémoire collective. Où trouver du henné en France ? En France, l’usage du henné s’est démocratisé, porté par la richesse des diasporas maghrébines, orientales et africaines. On peut aujourd’hui trouver du henné facilement dans les épiceries orientales, les boutiques de cosmétiques naturels, ou en ligne. De nombreux salons de beauté spécialisés proposent également des tatouages au henné pour des événements comme les mariages, les baby showers, ou simplement pour le plaisir esthétique. Certains centres culturels ou associations organisent même des ateliers de découverte du henné, où l’on apprend à préparer la pâte, tracer les motifs traditionnels, et comprendre les significations culturelles des différents usages. Un patrimoine à préserver et à valoriser À l’heure où les traditions peuvent être menacées par l’uniformisation culturelle, le henné se révèle être un puissant vecteur de transmission et de lien social. Pratiqué avec respect et conscience, il invite au dialogue interculturel, au partage de savoirs, et à la célébration de la diversité. En choisissant du henné naturel, éthique, et en respectant les gestes traditionnels, chacun peut participer à la préservation d’un patrimoine vivant, tout en profitant d’un art ancestral qui continue de faire rayonner les cultures du monde arabe et d’ailleurs.
Al Talli : L’Art Ancestral de la Broderie Émiratie en quête de survie face à la modernité

Reconnu en 2022 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le Talli est un artisanat traditionnel emblématique des Émirats arabes unis. Particulièrement apprécié à l’approche des fêtes religieuses, telles que l’Aïd, et durant la saison estivale des mariages, le Talli, également désigné sous le nom d’Alseen, est confectionné en tressant six fils de coton autour d’un fil d’argent central. Ces fils s’entrelacent pour créer des motifs colorés évoquant la vie dans le désert et en mer. Cet art exigeant se transmet de manière informelle, de mère en fille, ainsi que de façon formelle à travers des cours et ateliers offerts dans les écoles, universités et centres dédiés à la préservation du patrimoine. Le Talli est également mis en avant lors de festivals, d’événements culturels et de concours. Les sessions de tressage, organisées dans les foyers ou les quartiers résidentiels, ont une dimension sociale significative, favorisant les interactions et le partage de savoir-faire. Ces rassemblements constituent également un cadre propice à la transmission orale du patrimoine immatériel, incluant contes, proverbes et récits populaires. Lire l’article sur : www.francetvinfo.fr/culture/mode/aux-emirats-des-femmes-perpetuent-l-art-du-talli-une-broderie-traditionnelle-menacee-de-disparition_6460829.html